Nous, maires et autorités locales d’Afrique, réunis dans le cadre de la 8ème édition du Sommet des Africités à Marrakech dans le Royaume du Maroc du 20 au 24 novembre 2018, sous le Haut patronage de Sa Majesté, le Roi Mohammed VI du Royaume du Maroc sous le thème: «La transition vers des villes et des territoires durables: le rôle des collectivités territoriales d’Afrique» ;
Reconnaissant et reconnaissant la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local et la Charte de la fonction publique et de l’administration de l’UA et reconnaissant qu’il y a seize mille cent quatre-vingt-six (16,186) collectivités territoriales nationales comprenant quinze mille cinq cent trente-six (15 536) communes principales (de base ou à la base), cent trente-cinq (135) collectivités intermédiaires et cinq cent quinze (515) collectivités de niveau supérieur (Régions, États fédéraux, provinces, etc.) ;
Reconnaissant également que les processus de décentralisation en Afrique ne sont pas uniformes et que même au sein des sous-régions, les états, les formes et la mise en œuvre de la décentralisation varient. Cela est dû à la souveraineté et à la diversité des pays. Le nombre de structures / collectivités territoriales, les types de ces structures et leurs tailles varient d’un pays à l’autre et ils ne sont pas déterminés par le taux d’urbanisation ;

Reconnaissant également le fait que les processus de décentralisation en Afrique se déroulent dans le contexte particulier de la mondialisation, de l’urbanisation, de la transition démocratique et politique, de la transition économique et sociale, géopolitique, culturelle et écologique et du changement climatique ;
En ce qui concerne la gouvernance, un effort particulier doit être fait pour rendre les niveaux inférieurs de gouvernement plus démocratiques. Il a été noté qu’il existe encore des éléments de contrôle par le centre. Plus de la moitié des administrations territoriales (75%) opèrent dans des environnements hostiles ou peu favorables à la décentralisation, ce qui laisse peu de marge de manœuvre, voire aucune, à ces administrations,
Compte tenu des taux élevés de croissance démographique et d’urbanisation, le processus de décentralisation est complexe, entraînant des inégalités (y compris les inégalités entre les sexes), la pauvreté, l’exclusion sociale, les migrations et le sort des migrants, ainsi que d’autres dépravations affectant actuellement les populations urbaines et affaiblissant de plus en plus leurs conditions de vie. et poussant certains jeunes à chercher un avenir ailleurs. Cela crée également une augmentation des conflits, de la violence et des atteintes à la paix et à la sécurité, qui nuisent à la transition vers le développement durable, Avec cette transition démographique, le continent devra se transformer pour faire face à ces nouveaux défis. Par conséquent, pour soutenir le processus d’urbanisation, les collectivités territoriales devront planifier le nombre croissant de jeunes, de personnes vulnérables et la forte demande de services publics, l’informalisation croissante, l’exclusion, la marginalisation et l’appauvrissement. Sans une planification adéquate de la part des administrations infranationales, cela pourrait entraîner des risques élevés de fragilité et une explosion des disparités sociales et spatiales ;

Reconnaissant le fait que la mondialisation modifiera la nouvelle relation entre l’économie et l’espace ainsi que les stratégies qui soutiennent les entreprises et attirent les investissements. Des changements sont également attendus dans la manière dont les entreprises et les investissements sont réalisés aux niveaux national, infranational et local ;

Reconnaissant le rôle important que jouent le gouvernement central et les collectivités territoriales dans le développement national, la compétitivité et l’avantage comparatif apportés par la mondialisation ;

Rappelant que l’implication des collectivités au niveau infranational est la clé de la planification nationale puisque les collectivités territoriales sont à l’avant-garde de la planification du développement local ;
Rappelant et adoptant les approches et stratégies stipulées dans les agendas mondiaux (sur le changement climatique, les ODD, le Nouvel Agenda Urbain, l’Agenda 2063, etc.) et que le développement et le changement ont lieu au niveau spatial et que des changements soudains et totaux se produisent et se matérialisent ensuite en abordant les principaux agendas mondiaux ;

Affirmant les dispositions des agendas mondiaux de développement susmentionnés qui reconnaissent l’importance des territoires et le rôle des villes et des autorités locales en tant que partenaires au développement essentiels. Les collectivités territoriales demandent donc un cadre institutionnel et politique réactif pour le fonctionnement et les initiatives auto-organisatrices, un nouveau pacte national renforçant leur légitimité et des stratégies tenant compte de l’amélioration des services publics, des exigences des populations et de l’efficacité allocative des politiques publiques.

Nous reconnaissons que la mise en œuvre des recommandations d’Africités 8 sur le thème «La transition vers des villes et des territoires durables: le rôle des collectivités territoriales d’Afrique» doit être davantage axée sur les territoires et sur la transition vers le développement durable ; Rappelant les décisions prises par le Groupe de Haut Niveau de Chefs d’État et de Gouvernement lors de la réunion de juin 2014 à Malabo de l’UA, la direction de CGLU-Afrique, et le sommet UA-UE de chefs d’État organisé à Abidjan, en Côte d’Ivoire (29-30 novembre 2017) reconnaissant le rôle des collectivités locales dans le développement ;

Nous sommes déterminés à créer un climat propice à l’harmonie sociale dans les territoires et à rejeter toute forme de discrimination, de stigmatisation et de xénophobie. Nous souhaitons également examiner toutes les questions liées à la migration et au sort des migrants, des jeunes, des chefs traditionnels et d’autres groupes ;

Nous sommes convaincus que l’Afrique a une place légitime à occuper dans le monde d’aujourd’hui et de demain, à condition de pouvoir compter sur ses valeurs et identités culturelles profondes, pour inventer une nouvelle modernité associant démocratie et souveraineté, et en tant que Maires et collectivités locales d’Afrique sommes déterminés à prendre part à cet élan, prêts à prendre la responsabilité de mettre en œuvre la transition vers des villes et des territoires durables, afin que l’Afrique que nous souhaitons d’ici 2063 soit une Afrique ouverte sur le monde et fidèle à elle-même.

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