La région Casa-Settat s’apprête à lancer une étude pour l’élaboration du Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT). Il s’agit d’un document aussi déterminant que le plan de développement régional (PDR), engageant la région pour une durée de 25 ans.
Plus encore, les SDAU (Schémas directeurs d’aménagement urbain) et les plans d’aménagement s’en inspirent. En théorie, le SRAT est considéré comme un outil efficace pour assurer, au niveau de la région, la convergence entre les politiques de développement et l’intégration des projets à connotation sectorielle.
Et comme le stipule la loi organique n°111-14 sur la région dans son article 83, les orientations du SRAT doivent alimenter le PDR. Il permet en effet de formaliser le projet régional autour duquel pourrait se négocier le contenu des contrats Etat/Région et apporter de la visibilité aux investissements. Le budget consacré à la préparation du SRAT avoisine les 13,7 millions de DH.
Quant au cabinet qui sera chargé de sa réalisation, il sera désigné prochainement (l’ouverture des plis relatifs à l’appel d’offres est prévue en septembre). Pour rappel, les élus de la région avaient donné leur aval pour le lancement de cette étude en mars 2018 (cf. édition du 8 mars 2018). Un an et demi plus tard, les instances de la région n’ont toujours pas désigné le cabinet qui prendra en charge ce projet.
L’étude, répartie sur 3 phases, devra être livrée au bout de 12 mois. Elle se décline en une première phase intitulée: «Diagnostic stratégique territorial», qui doit être bouclée en 4 mois. S’ensuit l’élaboration d’une vision de développement, des orientations et des espaces projets (4 mois).
Et finalement, la livraison d’un projet de SRAT et des modalités de mise en oeuvre (3 mois). Dans le détail, la phase I de l’étude est relative à un diagnostic stratégique territorial et participatif en vue de décliner les principaux enjeux du développement régional durable.
En effet, le diagnostic doit intégrer les dimensions géographique, démographique, sociale, culturelle, économique, environnementale et institutionnelle…. Il établira d’abord un état des lieux régional, mais surtout une analyse transversale approfondie des principales problématiques territoriales de la région, avec la proposition des investigations complémentaires dans les domaines reconnus d’importance stratégique. Parmi les axes thématiques de cette phase figurent l’étude du milieu physique et environnement, les infrastructures et équipements collectifs, la compétitivité territoriale, activités économiques et investissement…
Le diagnostic doit comporter aussi une partie consacrée aux documents d’urbanisme qui couvrent la zone (SDAU, PA, PDAR …), ainsi que les zones d’aménagement spécifiques (zones portuaires, site industriel Jorf Lasfar…), les zones d’urbanisation nouvelles et pôles urbains d’envergure (comme le pôle urbain de Mazagan…).
Lors de la seconde phase de l’étude, les acteurs devront formaliser une stratégie de développement, à dimension territoriale concertée dans le cadre d’ateliers de prospective. Il en ressort essentiellement un ensemble d’orientations qui incarnent la vision de développement.
Le cabinet retenu aura donc à animer ces ateliers, qui seront également l’occasion d’arrêter le découpage du territoire régional en «espaces projets». Il s’agit en fait d’espaces «homogènes» appelés à développer leur propre capacité à attirer l’investissement public et privé, national et étranger et préparer les conditions d’un développement régional et local concerté.
La phase III consistera en la présentation du document SRAT. Celui-ci devra décliner le programme d’actions à court, moyen et long termes pour la mise en œuvre des choix et orientations stratégiques avec des fiches de projets. L’ensemble de ces éléments doit être traduit en support cartographique, à travers lequel le schéma final, reproduit les options de développement stratégiques, les espaces et projets structurants.
Le territoire en chiffres
Casa-Settat est une région qui s’étend sur une superficie de 19.448 km2 (2,8% du territoire national) et compte 6.862 milliers d’habitants, avec une densité de 353 habitants au km2. Elle constitue le 1er bassin de consommation et d’emploi au Maroc, le 1er pôle économique national et une région de référence en matière d’infrastructures de transport. Aujourd’hui, la région Casablanca-Settat compte deux préfectures Casablanca et Mohammedia et sept provinces: Settat, El Jadida, Ben Slimane, Mediouna, Nouaceur, Berrechid, et Sidi Bennour. Le nombre de communes est de 153. Cette région est issue du Grand Casablanca avec les provinces d’El Jadida et de Sidi Bennour de l’ancienne région Doukkala-Abda ainsi que les provinces de Settat, Benslimane et Berrechid de l’ancienne région Chaouia-Ouardigha. Cette composition territoriale, de la nouvelle région, n’est pas couverte par des SRAT réalisés sous l’ancien découpage, sachant que l’ex-Région Doukkala-Abda et Chaouia-Ouardigha ont réalisé leur SRAT (restés depuis, en étapes finales de concrétisation ou de contractualisation).
L’Economiste