La Commission de la Cedeao a appelé, vendredi, à Dakar, les Etats concernés à ratifier le traité portant création du corridor Praia-Dakar-Abidjan.
Le développement du continent passe par le développement des infrastructures routières qui vont faciliter l’intégration et le développement économique et social de la sous-région. Consciente des enjeux, la Cedeao a lancé des projets de réalisation des corridors ouest-africains : Lagos-Abidjan et Praia-Dakar-Abidjan. Le premier projet s’étend sur plus de 1.000 kilomètres et le second corridor Praia-Dakar-Abidjan vise à réaliser une autoroute de 3.500 kilomètres. Elle va traverser huit pays membres de l’espace communautaire : Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Sierra Leone et Sénégal. En juin 2017, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays concernés ont signé, à Monrovia (Libéria), le Traité portant création du corridor Praia-Dakar-Abidjan. Pour matérialiser cette vision, la Commission de la Cedeao a initié le projet de développement du corridor Praia-Dakar-Abidjan.
Renforcer l’intégration
C’est dans ce contexte que s’est ouverte, depuis mercredi (du 11 au 13 juillet), à Dakar, la troisième réunion des ministres des Infrastructures des pays concernés par ce corridor. Le commissaire chargé des Infrastructures de la Commission de la Cedeao, Pathé Guèye, a lancé un appel aux Etats membres du corridor pour la ratification du traité d’ici à décembre 2018 « afin de faciliter la mobilisation des ressources pour la concrétisation du projet ».
Il a expliqué que cette rencontre vise à examiner les composantes du programme et à élaborer une feuille de route. Au-delà de l’autoroute (Dakar-Abidjan), il s’agira, explique-t-il, de réaliser un réseau de chemin de fer le long du corridor, une ligne maritime entre Praia et Dakar et un plan directeur du projet autoroutier. « C’est un projet important qui va fouetter l’économie de la région. Seulement, il requiert une organisation, une solidarité entre tous les Etats pour que cette vision soit mise en œuvre », a-t-il fait savoir.
Les ministres des Transports, des Infrastructures routières ou des Travaux publics des pays concernés ou leurs représentants, ont réaffirmé la volonté des Etats de jouer pleinement leur partition pour la réalisation de ce corridor autoroutier qui constitue, à leurs yeux, un « ambitieux programme de renforcement de l’intégration régionale et de développement économique et social». Le ministre sénégalais des Transports et des Infrastructures, Abdoulaye Daouda Diallo, note que « ce corridor pourrait stimuler les investissements, impulser le développement durable et surtout améliorer la sécurité dans notre région ». Il a déclaré que cette rencontre offre l’opportunité d’explorer, dans un « esprit constructif », toutes les pistes susceptibles de conduire à la concrétisation de ce corridor et de la liaison maritime Dakar-Praia. Il espère qu’à la fin des travaux, des « jalons significatifs » seront posés vers la réalisation de ce projet.
LE PONT DE FARAFÉGNÉ INAUGURÉ D’ICI À LA FIN DE L’ANNÉE
Le ministre sénégalais des Transports a annoncé, hier, que le pont de Farafégné, situé sur le territoire gambien et l’un des points de passage pour relier Ziguinchor et Kolda, sera inauguré d’ici à la fin de l’année. « C’est un jalon important qui entre dans le désenclavement du continent mais aussi de cette partie de l’Afrique », a déclaré Abdoulaye Daouda Diallo. Il a profité de l’occasion pour rappeler les grands projets d’infrastructures réalisés par le Sénégal. L’autoroute Sindia-Mbour sera inaugurée d’ici à la fin de cette année. Celle-ci viendra s’ajouter à d’autres tronçons autoroutiers comme Aibd-Thiès, Aibd-Sindia, « Illa Touba ». Dans un proche avenir, a informé le ministre, la section Mbour-Kaolack sera lancée d’ici à la fin de cette année. A terme, soutient-il, près de 210 kilomètres d’autoroute seront totalement finalisés d’ici cette année.
Le Soleil