Une part des recettes de l’exploitation du PETRO-GAZ sera réservée aux collectivités territoriales. Annonce faite par le Président Macky SALL qui a présidé, ce mardi, le dialogue sur la Concertation Nationale sur la Répartition des Revenus Pétroliers et Gaziers. Acteurs politiques, religieux, coutumiers, de la société civile, du secteur privé… ont pris part à cette journée. Le chef de l’Etat a indiqué que cette concertation s’inscrit dans son ambition de garantir une gestion prudente, inclusive et durable de nos ressources pétrolières et gazières.
La rencontre s’est déroulée en présence du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, du Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, du président du Haut conseil des collectivités territoriales, Ousmane Tanor Dieng et de la présidente du Conseil économique, social et environnemental, Mme Aminata Tall. Mais également des membres du gouvernement, de l’administration et de différentes institutions de la République. L’objectif était de construire un consensus autour de la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz, de promouvoir la transparence et de partager toutes les informations sur le secteur pétrolier et gazier du Sénégal. Ainsi, de l’avis du Président Macky Sall, cette journée de concertation nationale sur la gestion des revenus du pétrole et du gaz marque une étape importante dans le processus d’exploitation des hydrocarbures du Sénégal. «Elle s’inscrit dans mon ambition renouvelée de garantir une gestion prudente, sereine, inclusive et durable de nos ressources pétrolières et gazières et d’en maîtriser les énormes enjeux géostratégiques qui sont d’ordre sécuritaire, socio-économique et écologique» a-t-il dit. Le président de la République de rappeler les risques auxquels font face certains pays soudainement pourvus de richesses naturelles. Ce qui explique toute la pertinence de prendre «des mesures conservatoires visant à préserver la Nation de toutes les externalités négatives liées au développement de l’industrie pétrolière». «Voilà pourquoi j’ai souhaité engager avec toutes les forces vives de la Nation une réflexion prospective sur l’utilisation future des revenus du pétrole et du gaz même si les premiers barils ne seront produits que vers 2021-2022», a ajouté le chef de l’Etat.
Le Président Macky Sall a rappelé aux participants que leur présence est aussi «capitale» et qu’elle témoigne leur «esprit républicain». «Le développement raisonné du secteur pétrolier au Sénégal requiert des ressources humaines hautement qualifiées, compétentes et vigoureuses, imprégnées des valeurs, de vertus de transparence et de bonne gouvernance. C’est le sens de notre adhésion, dès 2013, à l’Itie. C’est également le sens des nouvelles dispositions constitutionnelles qui garantissent désormais la souveraineté du peuple sénégalais sur les ressources naturelles du pays», a-t-il défendu.
Lors des débats, les interventions des différents acteurs ont été diverses et constructives. Ils ont invité pour la plupart à un contrôle assidu sur les revenus de l’exploitation pétrolière et gazière, à un bon encadrement des fonds de souveraineté, à une bonne répartition des revenues pétrolières et gazières, notamment au profit des générations futures…
La question de la prise en charge de l’environnement n’a pas été occultée à cette circonstance. Les participants ont plaidé pour des fonds dédiés au renouvellement de l’environnement, à la protection de la nature et pour plus de transparence dans la gestion des recettes pétrolières et gazières. «Il faut un contrôle sur les revenus de l’exploitation. Il faut aussi consacrer une grande part d’investissements dans les secteurs porteurs», a soutenu El hadji Momar Ndao de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen).
D’autres, à l’image de Dame Babou, ont invité à rendre visible et transparent le fonds souverain, à encadrer les fonds pour les générations futures et à s’inspirer des exemples de pays tels que le Ghana et le Nigéria qui ont de l’expérience dans le domaine. Des participants ont milité pour un vrai cadre institutionnel, une commercialisation juste, une évaluation et ont invité l’Etat à être «hyper vigilant» vis-à-vis des partenaires.
Pour le Pr. Malick Ndiaye, «c’est un débat national. Ce n’est pas un débat politique, c’est un débat ouvert. Mieux, c’est une étape importante, une marque déterminante dans la gouvernance participative», a dit El Hadji Ibrahima Mbow, membre du Conseil économique, social et environnemental. Aussi, le intervenants ont-ils demandé la traduction des contrats pétroliers et gaziers en langues locales et l’organisation de foras sur les ressources pétrolières et gazières. «Pour les investissements, il faut les réorienter les programmes à fort impact social» a pour sa part défendu le député Awa Guèye.
«C’est-là un principe de partage et de concertation. La concertation est fondamentale. Tout le monde doit y répondre car la Nation a besoin de tous en ces moments de concertation», a dit Serigne Mansour Sy, représentant du Khalife général des Tidianes. Quant à la présidente du Conseil économique, social et environnemental, Mme Aminata Tall, elle a indiqué que le chef de l’Etat, par cette démarche, est en train de « poser les jalons d’un nouveau contrat de confiance». Et le président de la République, Macky Sall, de rassurer tous les intervenants : «tout sera exploité par le Cos-petrogaz. Vos propositions seront exploitées».