Bientôt, une route goudronnée reliera Kédougou à Salémata. La fin prévisionnelle des travaux de ce tronçon long de 76 km est fixée à juin 2020. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, y était vendredi, pour une visite de chantier.
Il y a encore un an, en cette période hivernale où la pluie tombe drue et de manière continue à Kédougou, emprunter le tronçon qui mène à Salémata n’était pas de tout repos. La distance de 76 km qui sépare le chef-lieu de région et le pays des Bassari ressemblait à un chemin de croix. Il fallait compter entre deux et trois heures pour arriver à destination en empruntant une piste tapissée d’une couche de latérite, tantôt plate, tantôt cabossée, serpentant une succession de savanes boisées et de forêts claires où dominent les massifs montagneux Ibel. Mais c’était avant. Les choses ont bien évolué.
Au décor de terre rouge et de végétation luxuriante, est venue se greffer un tapis de bitume en construction. Les premiers kilomètres sont déjà bitumés. Le taux d’exécution est à 30 %. La fin des travaux est prévue à juin 2020. Ce qui mettrait fin à une longue discrimination sociale car l’axe routier Kédougou-Salémata n’a jamais été goudronné au grand dam des populations.
Ce projet de bitumage, y compris la bretelle menant à Ninéfécha, entre dans la phase 1 du Programme prioritaire de désenclavement de l’Etat du Sénégal. Le coût du projet est estimé à plus de 39 milliards de FCfa, financé à 79 % par la Banque ouest africaine de développement (Boad), le reste par l’Etat du Sénégal. Une fois les travaux terminés en juin 2020, cette route devrait non seulement désenclaver la partie orientale du Sénégal, mais aussi supporter une partie du trafic entre la République de Guinée et le Sénégal d’une part, et entre la Guinée et le Mali, via le Sénégal, d’autre part. D’où son caractère intégrateur.
Cette approche intégratrice va plus loin en ce sens que la construction de cette route a permis de réaliser des infrastructures socioéconomiques de base pour les localités traversées. Il s’agit notamment de la construction de plus de 3 km de mur de clôture d’écoles, de l’éclairage public en énergie solaire dans les agglomérations traversées sur une linéaire de 7,5 km, de la construction et l’équipement de cases de santé et de la construction de 60 km de pistes de désenclavement. Sur le plan environnemental et social, le projet a permis de planter des arbres le long de l’axe routier, de reboiser des villages, d’aménager des mares, de mener des séances de sensibilisation sur les Infections sexuellement transmissibles, le Vih, Ebola, etc. et d’employer directement 274 personnes dans les chantiers dont 18 femmes.
Une inclusivité sociale magnifiée par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, qui y était, vendredi, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. « Ce sont des projets intégrateurs de cette nature qui prennent en compte les préoccupations environnementales, sociales, économiques, culturelles et touristiques qui sont les vrais projets dont ont besoin les Sénégalais », a-t-il déclaré. Non sans se féliciter de la vision du chef de l’Etat de doter le pays d’infrastructures de qualité répondant aux standards internationaux. « Nous sommes satisfaits du niveau d’exécution de ce tronçon. C’est un axe routier important qui va aider à désenclaver une très grande partie de cette région et à accélérer son développement économique. Ce corridor va permettre, à la fois, de développer le commerce et de faciliter le déplacement des populations », a-t-il ajouté. C’est pourquoi, il a exhorté l’entreprise en charge des travaux, Consortium d’entreprises (Cde) d’accélérer le rythme des travaux.
Avec le Soleil