Les élus locaux représentent les acteurs clés sur lesquels le chef de l’Etat sénégalais compte pour parvenir à la couverture sanitaire universelle (CMU), avec la nécessité de l’implémentation d’une bonne gouvernance sanitaire, a déclaré mardi le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.
‘’C’est une question de justice sociale et d’efficacité dans la politique de santé et d’action sociale’’, a-t-il dit lors de la cérémonie de lancement des comités de développement sanitaires, mardi à Dakar.
La réussite de la CMU se fera par la conjugaison des efforts de l’ensemble des acteurs du système, ‘’une condition sine qua none pour réaliser l’ambition d’une meilleure accessibilité à des services de santé et d’action sociale de qualité et à moindre coût, a-t-il précisé.
Il a souligné que la mise en place de ces CDS, institués par décret en janvier 2018, constituera sas doute ‘’un pas important dans cette amélioration continue de la gouvernance locale’’.
La rencontre contribuera au renforcement du dialogue consensuel et prospectif avec tous les acteurs clés de notre système de santé, a salué Abdoulaye Diouf Sarr. Il s’est félicité des contributions constructives tout au long de ce processus qui a pris le temps utile pour bâtir un large consensus, gage d’une appropriation par tous les acteurs.
Pour le président de l’Union des associations des élus locaux (UAEL), Adama Diouf, la mise en place des CDS, qui remplacent les comités de gestion, est un ‘’ acte important entrant dans le cadre de la gouvernance sanitaire’’. ‘’C’est un secteur qui nous intéresse, du fait de sa place centrale dans les politiques publiques locales’’, a-t-il ajouté.
Il s’agit ainsi d’un processus de révision du système pour adapter les comités de santé au contexte de l’heure. Cela a été ‘’une préoccupation des collectivités locales’’, a rappelé Adama Diouf qui ajoute que ‘’plusieurs tentatives ont été faites, mais on n’est pas arrivé à stabiliser les propositions en incubation depuis dix ans’’.
Le développement du secteur ne peut résulter que des actions concertées entre le niveau central, les élus locaux et les populations bénéficiaires avec une gestion concertée, la couverture sanitaire universelle et la gestion transparente des deniers publics, a affirmé Adama Diouf.
La place des collectivités territoriales est centrale en termes de responsabilisation et de leadership véritable, a ajouté le président du Conseil départemental. Les élus locaux ont dit également leur disponibilité ‘’à l’heure de l’évaluation et des ajustements inhérents à toute réforme majeure’’.
Le Ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf SARR présidait ce mardi la cérémonie de lancement officiel des comités de développement sanitaire. Ces CDS doivent être compris comme un cadre de concertation entre les élus locaux, ayant en charge des compétences dans le domaine de la santé, les communautés dans le cadre de la participation à l’effort de santé publique, les responsables chargés de la mise en œuvre technique des politiques de santé et l’autorité administrative qui coordonne l’action publique. Je suis persuadé, compte tenu du grand intérêt de cette réforme pour notre pays, que l’objectif des CDS sera atteint avec son appropriation par tous les acteurs selon le Ministre de la santé.
COMITÉS DE DÉVELOPPEMENT SANITAIRE : UNE NOUVELLE FAÇON D’ADMINISTRER LE SYSTÈME DE SANTÉ (OMS)
Les Comités de développement sanitaire (CDS), mis en place par un décret en janvier 2018, consacrent une nouvelle façon d’administrer le système de santé pour, dans le cadre de la gouvernance, donner plus de place aux acteurs de la santé au niveau local au bénéfice des populations, a expliqué mardi Farba Lamine Sall de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La mise en œuvre intelligente du nouveau texte régissant les comités de développement sanitaire, l’aboutissement d’un long processus né du non fonctionnement des comités de santé, devrait avoir pour résultat une meilleure administration de la santé au profit des populations, a dit M. Sall lors du lancement de ces comités.
« Cette gouvernance améliorée, qui veut dire gain d’efficience, effort de satisfaction des besoins de santé des populations par des soins de qualité à moindre coût, à partir d’un financement stratégique, est, nous en sommes convaincus, la voie qui mènera de façon résolue à la Couverture sanitaire universelle’’, a-t-il affirmé.
Venu représenter l’OMS à la cérémonie, il a souligné qu’‘’il est rassurant de créer un espace où [structures] les plus interpellées par les questions de santé participent aux prises de décisions’’.
Toutefois, pour réussir cette grande réforme, il faut ‘’investir dans une formation bien structurée qui ne laisse aucun acteur de côté’’, à travers « un investissement essentiel et soutenu qui exigera un suivi permanent’’, a-t-il estimé.
‘’Il fallait donc impérativement réformer les comités de santé et les comités de gestion tout en donnant plus de place aux nouveaux acteurs de la santé au niveau local, le but étant de renforcer l’engagement communautaire pour la santé tout en améliorant la gouvernance sanitaire locale’’, a justifié Farba Lamine Sall, ancien directeur de cabinet du ministre de la Santé.
Concernant les questions de santé, leur première expression se fait au niveau familial et communautaire et interpelle par conséquent l’entourage du malade, le responsable de la structure sanitaire la plus proche, et les autorités locales, a-t-il rappelé.
Parmi les acteurs, a suggéré le représentant de l’OMS, il conviendra de ne pas oublier le niveau intermédiaire que constitue la région médicale. Celle-ci devra jouer son rôle de coaching à l’endroit des médecins chef de district et de leurs équipes-cadres qui ne sont pas souvent suffisamment outillés sur les questions de management et d’aptitude relationnelle avec leur environnement de travail.
APS