La planification territoriale sonne comme un b.a.-ba de la gestion locale. Car, comment peut-on présider aux destinées d’une collectivité en navigant à vue! C’est un chantier sur lequel le Maroc s’est engagé, afin de déployer efficacement son processus de décentralisation.

La démarche est destinée à donner aux communes l’accès à «de nouvelles opportunités en matière de développement et de gestion locale». Mais cette stratégie semble ne pas suffire, puisque plusieurs tardent encore à mettre en place leur Plan communal de développement PCD.

Le rapport de la Cour des comptes régional de Drâa-Tafilalet a relevé plusieurs anomalies à ce sujet. Le diagnostic des enquêteurs sur la période 2011-2015 au niveau de la commune urbaine de Midelt, par exemple, a révélé l’absence totale d’un PCD. En effet, les conseils communaux qui se sont succédé n’ont jamais mis la main à la pâte pour élaborer le document stratégique.

Les projets d’investissement réalisés sur le territoire de la commune, et malgré leur importance, sont réalisés en l’absence d’une vision de développement économique et social pour la ville. Pourtant, en 2010, la commune avait engagé des prestataires pour établir le PCD, en vain, puisque le contrat a été dissout en 2011.

Jusqu’à 2017, Midelt n’a jamais mis en place un planning pour ses projets, que ce soit par ses propres moyens, ou en partenariat avec d’autres établissements publics.

Un peu plus loin, dans la province de Zagora, la commune d’Agdz (10.681 habitants) dispose d’un PCD, mais qui «manque de réalisme», selon le rapport. Ainsi, le PCD, pour la période 2011-2016, a planifié 33 projets totalisant un budget de 153 millions de DH. Sept projets ont été réalisés, et seulement en partie.

Le plan n’a pas évalué les moyens mis à disposition de la commune, et n’a pas spécifié la contribution financière de chaque partie pour les projets coprogrammés avec des partenaires. En réponse au rapport de la Cour des comptes, le conseil communal a noté que ce PCD a été confié à un bureau d’études qui n’a pas pris en considération les besoins de la commune et ses moyens financiers, et qu’il n’y a pas eu d’échange avec les élus…

La même situation a été relevée dans d’autres communes: Amlakou et Rissani à Errachidia, Alnif à Tinghir et Iminoulane à Ouarzazate. La Cour des comptes a recommandé aux conseils communaux de ces communes de programmer des projets répondant à leurs besoins réels, et surtout, restant dans les moyens dont elles disposent. Ceci en veillant à faire respecter la réalisation dans les délais des projets menés dans le cadre de partenariats.

Assistance et accompagnement incontournables

Le manque de ressources humaines, de compétences et d’expertise pour mettre en place ce type de planification est un réel obstacle pour les collectivités locales. Plusieurs présidents de commune ont, d’ailleurs, relevé ce handicap en réponse aux critiques de la Cour des comptes.
Dans le cadre de ses missions d’accompagnement des collectivités territoriales, le ministère de l’Intérieur, via sa Direction générale des collectivités locales (DGCL), s’est engagé dans un processus d’appui aux communes dans l’élaboration de leurs PCD. Il s’agit d’outils mis à disposition, comme l’amélioration des compétences dans le domaine de la planification stratégique, la mobilisation de partenariats institutionnels, ou avec des partenaires privés, pour l’assistance technique des collectivités territoriales, des formations…

Leconomiste

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