La responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) et les retombées socio-économiques des richesses minières pour les communautés locales ont été au centre des débats, ce samedi, à la plénière sur le vote du budget 2020 du ministère des Mines et de la Géologie, arrêté à plus de deux milliards de FCFA.  

Le député et leader du parti PASTEF-Les patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (opposition), Ousmane Sonko, suggère de régler la ‘’dichotome’’ entre ressources naturelles appartenant au peuple, selon les dispositions de la nouvelle Constitution (2016), et ressources minières appartenant à l’Etat, selon le Code minier. A ce propos, il a jugé caducs et contradictoires certains articles du Code pétrolier et minier au regard de la Constitution.  Le député Malick Guèye (Grand Parti, opposition) a pour sa part invité la ministre des Mines à davantage promouvoir l’intégration du secteur privé national dans les exploitations. Ainsi, on pourra par exemple, tout en limitant l’exploitation, ’’investir dans la transformation en engrais du phosphate pour servir d’abord les paysans locaux’’. 

Le ministre des Mines et de la Géologie, Sophie Gladima, a réaffirmé que ’’la Constitution prend le dessus sur le Code minier sur les questions relatives au partage des richesses’’, avec notamment la part qui doit revenir au peuple propriétaire souverain de ces richesses naturelles.  Elle a par la même occasion rappelé la ’’lourdeur’’ des investissements dans les exploitations minière et pétrolière. ’’Ces investissements, estimés à des milliards rien que dans les phases d’exploration, ne sont pas souvent à la portée des individus mais plutôt des consortiums ou multinationales’’, a-t-elle expliqué. Elle a annoncé l’avènement, à partir de 2020, d’un programme qui devrait porter sur l’accompagnement technique et financier des champions locaux afin de ’’maximiser’’ leur chance de gagner des marchés de sous-traitance avec les sociétés d’exploitation.  ’’Les sociétés doivent obligatoirement […] prendre comme sous-traitants des entreprises sénégalaises si la main d’œuvre est disponible sur place avant de chercher ailleurs’’, a-t-elle précisé.  Au chapitre des perspectives pour son département, elle a notamment évoqué l’élaboration et la mise en œuvre d’une feuille de route stratégique (2020-2023), l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’encadrement des mines artisanales.  

Au titre de la nouvelle stratégie sectorielle, elle dit vouloir ’’explorer toutes les niches fiscales susceptibles de renforcer la contribution de son département au budget de l’Etat.’’  Selon elle, cette stratégie prévoit également une ’’stimulation’’ de l’investissement direct étranger et la participation du secteur privé national. Elle estime que cette option devrait permettre ’’d’accroître les retombées socio-économiques pour les collectivités territoriales qui abritent ces exploitations minières, tout en veillant à la sauvegarde de l’équilibre environnemental dans les zones d’exploitation minière.’’  Intervenant suite à l’interpellation d’un député qui souhaitait une hausse du budget de ce ministère compte tenu de son caractère contributif sur le budget de l’Etat (108 milliards en 2017), le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, dit prendre bonne note. Mais il précise que son budget a connu une augmentation de 20%, soit 500 millions de FCFA dans les lois de finances rectificatives (LFR) 1 et 2 de 2019.

APS

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