Les femmes de Dieylani, localité située à 34 km de Goudiry, ont été la tête de pont du combat pour la relance du fonio. Ces populations ont permis le retour de cette spéculation après un abandon de près de 40 ans à cause de la pénibilité du dépiautage.

La relance de la culture du fonio fait bouger les choses à Goudiry grâce aux femmes du Gie « Moussol Ka Wouli ». Cette année, un cap est atteint avec plus de 130 hectares emblavés. Les sites de Koudy et de Dieylani, visités récemment par une délégation, lors d’une tournée agricole, conduite par l’adjoint au sous-préfet de Boynguél Bamba, qui avait à ses côtés le Directeur régional du développement rural (Drdr) de Tambacounda a suffi pour s’en convaincre.
Aujourd’hui, l’espoir renait dans cette contrée du Boundou qui était confrontée au phénomène de l’émigration clandestine. Soutenues par Sanoussi Diakité alors directeur de l’Onfp (Office national de formation professionnelle), en 2018, ces braves dames du département de Goudiry, ont su valoriser le fonio et participer à l’autonomisation de la femme.

Pour Fanta Souaré, présidente du Gie «Moussol Ka Wouli», c’est à travers Sanoussi Diakité que l’engagement est né de produire en quantité suffisante du fonio. «Cet engagement a aussi permis de fixer les jeunes, d’autonomiser les femmes, couches vulnérables au phénomène de l’émigration clandestine. Car, nous savons tous que Goudiry a enregistré plusieurs cas de décès de ses fils en méditerranée », dit-elle.

Avec le soutien des autorités, à savoir les ministères de l’Agriculture et de l’équipement rural, celui de la Femme, le gouverneur de la région de Tambacounda ainsi que le préfet et les sous-préfets du département de Goudiry, une vaste campagne de sensibilisation sur la relance de cette culture a été organisée par le Gie. Céréale aux vertus nutritives et thérapeutiques incommensurables, le retour au fonio est salutaire. Aux confins du Boundou, cette céréale est bien connue des populations. Selon Fanta Souaré, présidente régionale du Réseau des acteurs de la filière Fonio (Raff), tout comme les autres présidentes des groupements de femmes de Goutta, de Diana, de Soutouta, elles ont toutes confirmé les vertus nutritives et thérapeutiques, surtout pour les enfants et les femmes en grossesse. Cette céréale permet également de lutter contre le surpoids, de réguler le taux de sucre, etc.

Les hommes d’un âge avancé aussi y trouvent leur compte. Le désir d’emblaver de nombreux hectares encore est là, mais il y a encore des contraintes auxquelles ces populations font face. « Il nous faut du matériel comme des tracteurs pour pouvoir emblaver plusieurs hectares. Il faut des sessions de formation pour les femmes dans la transformation de cette céréale. Ce qui permettra de participer aux foires commerciales qui se tiennent afin de vulgariser le produit », ajoute-t-elle. «Si Goudiry est connu par le phénomène de l’émigration, aujourd’hui, il y a un changement de paradigme. Avec le retour vers l’agriculture, il y a espoir que Goudiry pourra nourrir Goudiry à travers le fonio», soutient Ismaïla Sy adjoint au sous-préfet de Boynguél Bamba.

le Soleil

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