Pour la première fois, le conseil municipal de la Ville de Rufisque s’est prononcé sur le débat sur la suppression des villes. Pour les élus, ce projet est mal venu et ils appellent toutes les entités de la collectivité territoriale à faire face. C’était à l’occasion du vote du budget qui a eu lieu, hier.
«Que tous se mobilisent fortement et restent vent debout pour contrarier la mise en œuvre d’un projet synonyme de déni de l’histoire.» C’est l’appel lancé, hier, lors du vote du budget par l’adjoint au maire de la Ville de Rufisque, Daouda Corréa. A cette occasion, le conseil municipal a invité les autorités étatiques à renoncer à ce projet «dont la mise en œuvre ne serait pas de nature à consolider les piliers de la décentralisation ni de la démocratie». A cet effet, un appel pressant a été lancé aux élus locaux, aux parlementaires ressortissants de la ville, aux dirigeants, chefs coutumiers, conseils de quartier, à la société civile et aux Rufisquois de la diaspora à faire face à ce projet.
Selon les partisans du maire Daouda Niang, Rufisque en tant que ville et entité à part a été créée le 12 juin 1880 et a été «confortée» dans ce statut par un décret de 2014. Elle joue par conséquent un rôle socio-économique fort appréciable et doit de facto rester en tant que telle. «Nous exigeons le maintien du statut actuel de notre collectivité territoriale», a ainsi insisté M. Corréa dans sa lecture, décriant «des fondements purement politiciens» de ce projet. «Les velléités de suppression de certaines Villes sont l’illustration de visées politiciennes inacceptables», a-t-il protesté. Et, dans ce combat, le conseil municipal souhaite une mutualisation des forces des zones concernées. «Le conseil municipal se tient prêt pour une action concertée avec tous les conseils municipaux des villes ciblées», a soutenu M. Corréa.
Le budget de la Ville pour l’année 2021 a été arrêté à 6 928 076 685 FCfa dont 5 907 044 550 FCfa en fonctionnement.
Le Soleil