Pr Mame Penda Bâ, coordonnatrice du Laboratoire d’Analyse des Sociétés et Pouvoirs (LASPAD), à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, a souligné mercredi qu’une enquête menée au niveau des 22 communes du département de Podor, a permis d’identifier ‘’les besoins en formation des élus, mais aussi d’évaluer la mise en œuvre de la parité et de l’acte 3 de la décentralisation’’. S’exprimant lors de l’atelier de restitution de la situation de référence réalisée dans le cadre du projet « Expérience contrôlée de formation des élu-e-s et agents territoriaux du département de Podor », elle a relevé que ‘’le rapport d’enquête montre comment les communes sont administrées de manière participative, ainsi que l’évaluation de la formation des élus, pour enfin en tirer des leçons’’.
Selon elle, il a été question, aussi de voir comment faire pour renforcer le rôle des femmes dans les instances décisionnelles, parce qu’en dépit de la parité, ‘’cette présence des femmes n’est pas fondamentalement et suffisamment transformatrice, pour améliorer la gouvernance démocratique dans les communes’’.
Mame Penda Bâ signale que dans cette phase de diagnostic, ‘’la gouvernance démocratique, le développement local et la participation des femmes, font ressortir un bilan relativement peu reluisant, en terme de gouvernance démocratique dans les communes’’.
Elle précise qu’il y a énormément d’efforts à faire, car ‘’les pouvoirs délibératifs et les assemblées locales ne prennent pas entièrement en charge leurs missions’’. Aussi, insiste-t-elle sur la nécessité de renforcer la capacité des femmes, en essayant d’équilibrer les pouvoirs exécutifs et délibératifs au niveau local.
La coordonnatrice de LASPAD révèle que les questions budgétaires se posent au niveau des communes, qui peinent énormément à ‘’recouvrer à temps les fonds de dotation qui viennent de l’état, mais aussi à mobiliser de leurs propres ressources, ce qui fait qu’elles font face à une fragilité et une vulnérabilité budgétaire qui, d’une manière générale, entravent toute leur ambition’’.
L’enquête, précise-t-elle, fait également ressortir que ‘’les communes ont un sérieux problème sur développement local lié à l’absence de plan de développement local, car très peu de communes du département de Podor en disposent’’.
‘’Ces communes n’ont pas une vue de ce qu’elles vont faire dans les années à venir, et font une sorte de pilotage à vue, à cause d’une absence de plan de développement local élaboré de manière inclusive et participative’’, dit-t-elle.
Pour le professeur Bâ, les femmes sont massivement présentes dans les collectivités locales, grâce au point fort de la parité, mais seulement, elles ‘’peinent encore à imposer leur propre agenda dans les discussions, pour mettre en place des politiques qui leurs sont spécifiques’’.
Elle ajoute que les résultats de l’enquête ont a permis d’identifier ‘’les goulots d’étranglement et les points faibles’’ auxquels les élus, hommes et femmes sont confrontés dans leur travail et qu’il faut ‘’corriger, afin d’améliorer les points de dysfonctionnement dans les communes’’.
APS